Mon commentaire du premier discours du Président Macron

Il a fallu à Emmanuel Macron trois minutes d’une marche triomphale avant d’atteindre son trône adossé à la pyramide de verre du Louvre. Une marche rythmée par le très symbolique Hymne à la joie. Cette mise en scène n’a rien de modeste.
Le besoin d’être aimé unanimement ressort de cette phrase narcissique ou enfantine du début de l’allocution, où pointe quelque frustration : « vous êtes des dizaines de milliers et je ne vois que quelques visages. »
Quant au discours, eh bien, c’est du pur Macron, tel ce « ils attendent que nous soyons enfin nous ». Le texte est, selon moi, globalement faible si l’on excepte le formidable passage consacré à l’extrême-droite et plus tard l’allusion à cette dernière :
« Je veux enfin avoir un mot pour ceux qui ont voté aujourd’hui pour madame Le Pen. Ne les sifflez pas. Ils ont exprimé aujourd’hui une colère, un désarroi, parfois des convictions ; je les respecte. Mais je ferai tout, durant les cinq années qui viennent, pour qu’ils n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes. »
J’aime ce parfois et cet impératif  sincère : ne les sifflez pas !
J’ai souri quand, dans l’énumération des métiers dont il salue l’engagement, celui de fonctionnaire a eu un peu plus de difficulté à sortir de sa bouche.
Enfin le discours contient la répétition de certains mots : ferveur, protéger, servir. « Une ferveur, votre ferveur, je protégerai la République, je vous protégerai face aux menaces, je vous servirai, je vous servirai avec humilité, avec force, je vous servirai dans la fidélité, je vous servirai avec amour. » Et aussi ce « je combattrai pour vous ». Il y a là un temple lexical qui fait penser à certaine mission. Mais si !
Je retiens l’intention d’humilité. Coïncidence, dans l'Ancien Testament, c'est par le nom d'Emmanuel qu'est désigné le Messie.
Malgré ces critiques, il mérite toutes nos félicitations et notre reconnaissance, pour avoir su nous éviter l’indignité.



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